Une grande partie de ma vie professionnelle je l’ai passée à être maçon, sur des grands chantiers, chez des petits artisans, un peu partout en France (compagnonnage) sur de la construction neuve ou de la rénovation. Pendant très longtemps mon métier consistait à savoir bien monter des agglos, des briques, coffrer-couler du béton, faire des enduits, etc. Encadrant de chantiers d’insertion et chantiers de jeunes internationaux j’ai progressivement ouvert mon approche en incluant de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques.
J’ai pris progressivement conscience de l’impact de la construction sur l’environnement en termes de captation de matières souvent non renouvelables, d’énergie grise dépensée, d’espaces naturels dévastés, de pollutions diverses occasionnées. Délaissant le ciment, les agglos, le béton, je me suis tourné vers des matériaux plus « nobles » : les chaux, les matériaux dits écologiques. Un peu plus raccord j’étais et je suis toujours très conscient que c’est insuffisant et qu’une marge de progression reste à accomplir.
Il y a quelques années alors que je m’étais installé artisan en maçonnerie de pierre j’ai réalisé ce qui devint une évidence et qui pourtant ne m’était pas apparu jusque là

Un enjeu important pour l’avenir se joue sur les choix à faire pour la construction des maisons, des bâtiments en général. La logique « développement durable » pousse vers l’efficacité énergétique, la maison passive, la climatisation double flux, la gestion « intelligente » 2.0, la high-tech. Cette orientation me semble plus que jamais une aberration écologique et économique.
Des choix différents sont possibles, des alternatives existent et il y a le recul suffisant : L’habitat léger, les tiny houses, la construction paille, l’usage de la terre, de la pierre, les matériaux de récupération, etc sont autant d’atouts low-tech qui réduisent considérablement les coûts de constructions et l’impact environnemental.
Mais peut-être qu’en ce domaine nous sommes encore loin de l’effort à fournir : Les changements climatiques déjà en route avec des phénomènes extrêmes (tornades, pluies, températures) doivent dès maintenant nous alerter. A quel point nos constructions peuvent résister, comment nous protéger ? Les exemples sont là, de situations ingérables ou les constructions ne peuvent plus assurer leurs fonctions de base. Pouvons-nous nous satisfaire des directives du PLU ? (Plan Local d’Urbanisme)
